Le gouvernement turc a voté une loi sur les “risques de catastrophes” qui amènera à la démolition et reconstruction de plus de 7 millions de logements en Turquie en 20 ans. Bien que l’objet de cette loi est de construire des habitations anti-sismiques, l’approche opérationnelle est différente et conduirait à une gentrification sauvage des zones urbaines fragiles socialement.
Mais qu’est-ce que la gentrification ? C’est un terme anglais qui désigne le phénomène d’élévation du niveau de vie des quartiers, elle a lieu bien entendu quand les quartiers sont rénovés c’est à dire quand les habitations sont démolies et reconstruites et engendre un déplacement et une fragilisation des populations qui y habitaient avant.
Ainsi en Turquie les opérations récentes de rénovation urbaine engendrent un rejet des habitants aux faibles revenus à la périphérie des villes avec des indemnités d’expropriation ridicules les coupant d’un accès facile à la ville et accroissant leurs difficultés.
Les Turcs ont imaginé pour se loger des gecekondus, qui provient des mots gece (de nuit) et kondus ( se poser) ainsi ces habitations précaires sont construites sans autorisation avec les matériaux trouvés sur place et détournés de leur fonction. Dans le langage commun, ce mot fait référence à des appartements ou des maisons peu chers construites dans un temps très court par les populations rurales migrant vers la ville et s’installant en périphérie des grandes villes.
S’appuyant sur la conception des gecokondus turcs, Sinan Logie, un jeune architecte a conçu un abri d’urgence qui peut-être construit avec des matériaux récoltés par les recycleurs urbains travaillant dans les rues d’Istanbul. Les Gecekondoos visent à offrir rapidement des abris d’urgence peu chers pour les victimes des opérations de rénovation urbaine en proposant de les inclure dans des infrastructures urbaines existantes permettant de maintenir les personnes dans leur quartier.
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